KYUNGU MUKUTA Steve, alias KMS est un artiste plasticien polyvalent (peintre et sculpteur), originaire de la République Démocratique du Congo. Né à Lubumbashi. En ayant une formation de bac + 5 en psychologie clinique à l’Université de Lubumbashi.
L’artiste KYUNGU est parvenu de faire une symbiose entre sa formation professionnelle de psycho clinicien et de l’art plastique, par l’entremise des œuvres d’art il crée un discours iconographique de résilience dans l’essaim des différentes sphères sociales ; c’est-à-dire un entrelacement dans le vécu quotidien politique, culturel, économique et scientifique. En outre, ses connaissances et son savoir-faire en psychologie clinique, lui ont permis d’avoir un monopole sur son style et technique en déboulonnant les idées récits sur les mythes des masques et leurs esthétiques de la laideur[1], en créant une passerelle de communication thérapeutique entre les victimes des viols, des génocides et d’ethnocides. Par le biais de son travail artistique, l’Artiste psychoclinicien KYUNGU MUKUTA restaure la santé mentale des patients grâce à la concrétisation d’une culture de la paix longtemps prise en otage par les traumatismes des crimes, des terreurs et des violences des personnes vulnérables (Enfants, femmes et vieillards).
Dès son enfance, il faisait des illustrations de l’art visuel en reproduisant des figures humaines et des animaux en se servant des bandes dessinées ; aujourd’hui la psychologie clinique lui permet de rester en connexion permanant avec le monde endogène et exogène de l’école d’art de Lubumbashi ou l’école des HANGAR.
Dans le même optique, du point de vue philosophique l’artiste fait une exploration des masques africains en analysant et restaurant les concepts d’assimilation ou d’aliénation mentale sur les masques du continent africains vis -à- vis des discours coloniaux qui ont pu donner une autre connotation et signification aux masques africains.

Le masque fut une invention précoce de la culture humaine. Sous les formes ténues du maquillage ou du badigeonnage du corps, ou bien sous celles d’un revêtement fait de matériaux plus consistants et plus ou moins ouvragés, il se maintient partout avec ténacité[2]. Sous son aspect général, on l’a d’emblée considéré comme ce qui cache ou voile la vraie réalité, et donc comme une apparence fausse. Ce point de vue diffus et superficiel en ce qui concerne le masque dans le folklore, le spectacle ou la cérémonie rituelle, on évacue le sens fondamental. Ce sens s’enracine dans le fond anthropologique individuel et collectif de l’existence humaine universelle, tout en assumant, selon la spécificité culturelle et ethnique, des modalités particulières d’expression.[3]
Par le biais de ces créations picturaux l’artiste KYUNGU veut rétablir les concepts authentiques des masques et leurs fonctionnalités au sein de la société moderne ou contemporaine, en faisant recours aux notions prérequis des sciences sociales et humaines (la psychologie clinique, la psychanalyse, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie), à travers les tableaux d’où il fait une interrogation sur nos connaissances acquises comme de vérités absolues.

Au-delà des frontières de la réflexion humaine, KYUNGU observe les contrastes des langages des masques traditionnelles utilisées lors des rituels d’initiations et les cérémonies d’apparition publique en faisant une étude comparative ; l’artiste veux établir un lien de conformité direct ou indirect entre les masques anciens et les expressions des visages des personnes affectées par la violence physique ou mentale, par la violence sexuelle, par les conflits armés, par les affres de guerre ainsi que par l’utilisation et le recrutement des enfants victimes de la manipulation de leurs bourreaux au sein des groupes armés ; donc l’artiste KYUNGU se sert de la psychologie et de l’art pour communiquer ses idées, ses sentiments, sa vision, sa personnalité, ses connaissances et son expérience à fin d’éduquer, d’informer, d’éveiller la conscience du public aux réalités vécues à l’Est de la République démocratique du Congo et dans le reste du monde.

Eu égard de ce qui précède, sa démarche artistique se démarque par son style inspiré du mouvement dadaïsme qui lui donne à dépasser ses limites en art et du courant trans-symbolisme qui le place en contact avec les masques traditionnels, les symboles Africains ainsi que les Designs. Ces objets sacrés l’inspirent à avoir une perception positive de l’art traditionnel pour amener les contemplateurs à ne voir que le beau qu’expriment les masques traditionnels.

Technique : Acrylique, Feutre sur le papier Canson
Dimension : 39 x 39 Cm.
Titre : Président MOBUTU, Symbole de majesté Technique : Acrylique, Feutre sur le papier Canson Dimension : 39 x 39 Cm.
A travers ces toiles picturales l’artiste KYUNGU opte pour une transcendance symbolique comme étant une connaissance qui provient du monde métaphysique par opposition du monde naturel, d’un côté le symbole signifie justement l’acte de mettre ensemble, de joindre ou d’unir les images, signes figuratif et non figuratif comme un élément catalyseur de son art, qui se manifeste lorsque l’être humain parvint à créer l’équilibre entre le corps, l’âme et l’esprit.
Le style et technique de son travail aborde les questionnements liés au caractère féminin afin d’apporter une réponse thérapeutique aux travers de ses créations artistiques, d’où la femme joue le rôle d’un unificateur en donnant la vie à l’humanité tout entière, mais entre-temps elle reste en dehors de grande décision prise au sein de la société.

Dans le même d’ordre d’idée, l’aspect chromatique de la toile picturale de l’artiste exhibe le ton de la couleur rouge qui le met en contact direct avec les victimes, rescapés du génocide et de guerres perpétuées à la l’Est de la République démocratique du Congo depuis deux décennies, la couleur jaune symbolisme de la richesse qui permette à l’artiste d’être un acteur potentiel qui dénonce le vandalismes des matières premières de son pays tant culturel et minière sous l’hospice des convoitise des pays voisins et grandes puissances, la couleur grise tant vers une perfection infini de la création des êtres et des choses en mouvement, en cherchant le repos, la couleur blanche tendant vers une culture du cessez-le-feu au zone post conflits dans la région des Grands – lacs, la couleur verte exprime une conservation des valeurs du patrimoine de la flore et de la faune tant quantique et végétale que regorge son pays, la couleur bleue aborde la question des étiages et inondations des cours d’eau régulier de la RDC, alors que la majorité de la population manque de l’eau potable pour la consommation, dont un signe précurseur de la guerre de l’eau au Congo et ailleurs dans le jours avenirs.

Technique : Acrylique sur le papier Canson
Dimension : 35 x 50 Cm
Ensuite la couleur ocre explore l’identité des personnages au sein de la toile en fonction de leur histoire et mémoire collective sur base des évènements et faits historiques.
Titre : Masque Tshokwe Mwana pwo (nouveau-né) Technique : Acrylique sur le papier Canson Dimension : 35 x 50 Cm
En revanche, le contexte graphique des toiles de l’artiste permet d’observer les expressions des masques africains, sous un angle mimique et scénique en exprimant un regard frontal ou en profil, en respectant les notions de la perspective, de l’équilibre et de la composition, l’artiste transmet un message de reconnexion sur la micro histoire des masques que les peuples africains ignorent de nos jours.

Technique : Acrylique sur le papier Canson
Dimension : 35 x 50 Cm
Par le biais de la peinture, il évoque l’histoire au sens restreinte de leur création, de l’extraction de la matière première (Ivoire, Bois, Os, feuille végétale, céramique, pierre et la peau des animaux), pour la fabrication des masques il aborde la question des masques comme un élément confédérateur qui réunit les initiés, les maitres et les grands maitres ; souvent son utilisation intervienne lors des rituels de théâtralisation de pas de danse et cérémonies d’initiations ; au contexte actuel, l’artiste tente de mettre le masque comme un métalangage du présent, qui interroge le passe, par l’intermédiaire de son créateur ( l’artiste ) , son utilisateur ( client), il nous permet de connaitre la totalité de notre existence.
Qui est Steve KYUNGU MUKUTA ?

Biographie et parcours professionnel
D’Aout 2007 à 2014, plusieurs de ses connaissances le sollicitent pour la publicité et la peinture en bâtiment, dans différentes communes de Lubumbashi.
En 2009, le parquet de grandes instances de la ville de Lubumbashi le sollicite pour reproduire sur les murs de deux grandes salles du dit parquet, ce mot inspiré de la pensée du philosophe Emmanuel Kant : » Au fond du droit que dit le juge, il y a la justice à rendre «
De 2012 à 2015, il noue de fructueuses relations avec quelques jeunes élèves de l’académie de beaux-arts de Lubumbashi, auprès desquels, il apprend les notions de base du dessin, avant de trouver sa voie dans la peinture abstraite, d’interprétation, de nature morte, de paysage et la peinture animalière, qui lui donnent l’impression d’être en contact directe avec l’objet.
Arrivé à Bukavu en 2016, il s’est ouvert aux artistes talentueux de la ville. Il poursuit son apprentissage à travers des tutoriels ainsi qu’à travers sa collaboration, de juillet 2017 à mai 2019, avec l’artiste engagé Séraphin Kajibwami, auteur de la bande dessinée le Diamant de Kamituga. C’est suite à cette expérience que KMS a pu exprimer pleinement son potentiel artistique et qu’il réalise aujourd’hui un travail professionnel.
En Avril 2019, il organise une exposition individuelle à l’hôtel Elisabeth de Bukavu, dans le club des entrepreneurs chrétiens ;
Du 11 au 18 Aout 2019, il participe à la deuxième Edition de la foire internationale des Arts et de Créativités (FIAC) organisée au collège AlfaJiri de Bukavu ;
Du 10 au 17 Octobre 2020, il participe à l’exposition collective organisée dans les enceintes du restaurant-bar KARIBU KAFE par l’espace culturel KWETU ART (ECKA), sous l’accompagnement de la coopération Suisse en RDC et du gouvernement Provincial de Bukavu;
Du 29 Janvier au 27 Février 2021, l’institut français de Bukavu organise son exposition sous le thème : Mon regard sur l’Afrique ;
En Février 2021, il participe à une exposition collective organisée par Bac SARL lors du lancement de ses activités ;
En Mai 2021, il participe à l’exposition collective lors de l’atelier d’échanges sur la protection et la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, organisé dans la salle CONCORDIA par la composante jeune de la société civile du Sud-Kivu ;
Du 01 au 30 Mai 2021, il organise une exposition collective à l’hôtel Elisabeth avec l’artiste Bijoux Katanga pour la promotion de jeunes talents de la ville,
En Janvier 2022, il participe à une exposition collective dans le cadre de l’ouverture de l’espace Bantu Kingdom Fondation ;
De 2023 à nos jour, KMS travaille en son compte et vend régulièrement ses œuvres à travers son atelier KMS-Arts installé au sein de sa fondation KMS-F.