Depuis janvier 2025, plusieurs policiers ayant fui les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles de l’AFC-M23 vers Bunyakiri, dans le territoire de Kalehe, ne perçoivent plus leurs soldes et primes.
Cette situation les plonge, ainsi que leurs familles, dans une précarité croissante. Pour survivre, certains proches de ces policiers se livrent aux travaux champêtres.
Ces agents de l’ordre avaient quitté les territoires de Kalehe, Kabare et Bukavu au plus fort des combats, espérant un retour rapide à leurs postes d’attache. Pourtant, cinq mois plus tard, plusieurs zones, dont Kalehe et Bukavu, restent sous occupation.
Selon les policiers concernés, les fonds destinés à leur paie seraient bloqués à Uvira sous le contrôle des autorités compétentes.
Un policier affecté à Bunyakiri : « Nous avons fui les combats pour protéger nos familles, mais aujourd’hui, nous sommes abandonnés sans salaire. Comment survivre sans ressources ? »
Face à cette impasse, ces policiers appellent les autorités nationales à intervenir afin de régulariser leur situation, à l’instar des militaires qui, eux, reçoivent leurs soldes directement par voie aérienne. Jusqu’à présent, les tentatives de contact avec la hiérarchie provinciale de la police sont restées vaines.
Cette problématique des salaires impayés ne concerne pas uniquement les policiers de Bunyakiri. À Uvira, plus d’une centaine de policiers ont récemment manifesté pour réclamer leurs soldes de trois mois, perturbant la circulation et plaçant des barricades dans les rues.
Un représentant de la société civile à Uvira : « Ces policiers ont servi la nation, ils méritent leur dû. L’État doit agir rapidement pour éviter une crise sociale plus grave. »
Après une rencontre avec le gouverneur intérimaire, un compromis a été trouvé pour procéder à l’identification physique des policiers afin de faciliter leur paiement.