Depuis l’occupation de certaines zones de l’Est de la République démocratique du Congo par le mouvement AFC/M23, la situation éducative s’est gravement détériorée, poussant de nombreux élèves à abandonner l’école. Dans la ville de Bukavu, commune de Bagira, les établissements scolaires autrefois pleins d’élèves voient leur effectif chuter drastiquement. L’insécurité et le déplacement des familles ont contraint plusieurs enfants à interrompre leur scolarité, un phénomène alarmant à l’approche de la fin de l’année scolaire.
Lors de la proclamation des résultats de la troisième période, ce mercredi, Lucie Cizungu, préfet des études d’une école de Bagira, a signalé une diminution notable du nombre d’élèves.
« La guerre a profondément bouleversé le parcours scolaire de nombreux enfants. Chaque élève perdu est une promesse d’avenir compromise. Nous devons redoubler d’efforts pour garantir à tous un accès continu à l’éducation, malgré les difficultés », a-t-il déclaré.
Un enseignant partage son désarroi face à la situation : « Voir nos classes se vider est un véritable crève-cœur. Ces enfants sont l’avenir de notre pays, et leur éducation ne doit pas être sacrifiée sur l’autel du conflit. »
Un parent déplacé raconte son expérience douloureuse : « Nous avons dû fuir pour protéger nos enfants, mais cela signifie souvent qu’ils doivent abandonner l’école. C’est un sacrifice douloureux que nous faisons dans l’espoir d’un avenir meilleur. »
L’ampleur de la crise dépasse Bukavu. De nombreuses familles ont trouvé refuge dans d’autres provinces et même dans des pays voisins, comme le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Cependant, dans ces nouvelles régions, les élèves peinent à intégrer les systèmes éducatifs locaux, faute de ressources et de reconnaissance administrative de leur parcours scolaire.
Un expert en éducation alerte sur la gravité de la situation : « Les conflits armés ont un impact dévastateur sur l’éducation. Il est urgent de mettre en place des mécanismes de soutien pour que les enfants déplacés puissent reprendre rapidement leurs études. »
Face à cette crise, les acteurs éducatifs et les autorités sont appelés à renforcer l’accompagnement des élèves déplacés et à assurer la continuité pédagogique, malgré les difficultés sécuritaires et matérielles. La guerre ne doit pas condamner une génération d’enfants à l’abandon scolaire.