Alors que la République Démocratique du Congo s’apprête à signer un partenariat stratégique avec les États-Unis dans le secteur minier, le Collectif des Mouvements Citoyens et Organisations des Jeunes « Amka Congo » exprime ses préoccupations et attentes quant aux conditions de cet accord.
À la veille de la visite du Président de la RDC aux États-Unis et de la signature de cet accord, le collectif, composé de mouvements citoyens et d’organisations engagées dans la lutte contre la corruption et la défense des intérêts sociaux, insiste sur l’importance d’une gestion transparente et souveraine des ressources minières du pays.
Dans son communiqué publié ce 30 avril 2025, « Amka Congo » rappelle que les richesses naturelles du Congo constituent un patrimoine inaliénable du peuple congolais et doivent impérativement servir au développement durable, à la prospérité des générations présentes et futures, et non à des intérêts étrangers ou à des manipulations politiciennes.
Les exigences du collectif
Le collectif insiste sur plusieurs principes fondamentaux devant guider toute négociation concernant les ressources minières de la RDC :
– Une transparence totale dans les discussions et accords miniers, loin des influences et intérêts obscurs.
– Le respect strict de la souveraineté nationale et des normes environnementales internationales.
– La prise en compte des droits et intérêts des communautés locales affectées.
– L’implication directe de la société civile, des jeunes et des experts nationaux dans les négociations stratégiques.
– Une garantie que tout partenariat minier favorisera le développement inclusif et la stabilité du pays.
« La République Démocratique du Congo ne peut plus se permettre des accords qui se concluent dans l’opacité au détriment des Congolais », insiste un représentant du collectif. « Nos ressources doivent bénéficier à notre peuple, pas à une poignée de privilégiés ni à des intérêts étrangers. »
Des recommandations concrètes
Afin de s’assurer que cet accord respecte pleinement les intérêts du peuple congolais, « Amka Congo » formule plusieurs recommandations :
1. Création d’une Commission Congolaise pour la Transparence Minière (CCTM) : Un organe indépendant réunissant des représentants de l’État, de la société civile, des jeunes et des experts pour suivre et évaluer l’exécution de l’accord RDC-États-Unis, en publiant des rapports réguliers sur les recettes et les impacts sociaux du partenariat.
« Nous exigeons un mécanisme de suivi rigoureux et indépendant. Les Congolais doivent savoir ce qui est fait de leurs richesses, et les responsables doivent être tenus comptables de leurs actes », souligne un activiste du mouvement.
2. Organisation de consultations nationales : Impliquer les communautés locales, les syndicats, les ONG environnementales et les universitaires afin de garantir que les décisions prises reflètent les aspirations nationales.
« Comment peut-on prétendre agir dans l’intérêt du peuple sans lui donner la parole ? La population doit être impliquée dans toutes les décisions qui la concernent directement », affirme une militante engagée dans la défense des droits des communautés locales.
3. Bénéfices directs pour les Congolais : Garantir la création d’emplois pour les jeunes, le transfert de compétences, le développement des infrastructures essentielles et une protection stricte de l’environnement.
« Nos ressources sont notre avenir. Elles doivent servir à construire des routes, des écoles et des hôpitaux, pas seulement enrichir les multinationales », déclare un responsable d’ONG du secteur minier.
Un appel à la mobilisation
Le Collectif « Amka Congo » appelle le gouvernement congolais à adopter une position ferme et transparente dans ces négociations, tout en incitant la jeunesse congolaise et à rester vigilante face aux décisions prises. De même, les partenaires étrangers, notamment les États-Unis, sont interpellés sur l’importance du respect des principes d’équité et de souveraineté dans toute collaboration avec la RDC.
« Nous ne sommes pas contre les partenariats internationaux », précise un membre du collectif. « Mais ils doivent être justes et transparents, avec des retombées concrètes pour les Congolais et non pour quelques acteurs privilégiés. »
« La terre du Congo n’est pas à vendre. Elle est l’héritage et l’avenir de son peuple », conclut le communiqué.