Les membres de la Task Force Communication du Sud-Kivu ont lancé, ce jeudi 14 novembre 2024, un appel pressant au Gouverneur provincial Jean Jacques Purusi pour qu’il intervienne dans la situation déplorable qui affecte actuellement cette organisation. Lors d’un point de presse animé ce jeudi, les animateurs ont exprimé leur profonde préoccupation face à la confusion et aux tensions provoquées par le chef de la Division de la Communication et Médias, qui a jusqu’à présent empêché la tenue des élections.
Dans une déclaration lue par le vice-président de la Task Force, Déo Mutima, il a été souligné que le chef de division a induit en erreur le ministre provincial en proposant un plan de sortie de crise qui, au contraire, ne fait qu’aggraver les tensions existantes. Selon Mutima, cette mauvaise gestion contribue à l’instabilité au sein de l’organisation.
La Task Force Communication, placée sous la coordination de la Division Provinciale de la Communication et Médias, se trouve en proie à des turbulences qui ont été exacerbées par la mise sous liste noire de cette division par l’UNICEF, en raison de la non-justification des fonds alloués à la formation et à la redynamisation des cellules d’animation communautaire dans cinq zones de santé.
Pour remédier à cette situation, la Task Force Communication a été mise en place sous l’égide de la Division Provinciale du Plan, qui coordonne également le Comité Provincial de Coordination et de Suivi (CPCS). Ce changement devrait rester en vigueur jusqu’à la résolution du litige entre la Division Provinciale de la Communication et Médias et le partenaire UNICEF.
Déo Mutima a précisé que cette crise interne a entravé le bon fonctionnement de la Task Force, rendant impossible la tenue d’élections qui auraient dû avoir lieu le 30 août dernier, conformément aux termes de référence prévoyant un mandat de trois ans renouvelable une fois. Cependant, plutôt que de rassembler les membres pour organiser ces élections, le chef de division a choisi d’exclure certaines organisations de la société civile des postes clés, en intégrant des candidats qui n’avaient jamais fait partie de la Task Force.
Ce processus controversé, qui consiste à remplacer les membres légitimes par des personnes non mandatées, a suscité des inquiétudes quant à la création d’une « Task Force Communication bis », en violation des termes de référence. Les véritables membres de la Task Force ont exprimé leur ferme opposition à ces manœuvres.
Face à cette situation, les membres de la Task Force Communication ont appelé leurs pairs et partenaires à se concentrer sur les activités de sensibilisation en faveur des communautés, en attendant l’organisation d’une assemblée générale inclusive et pacifique. Ils ont également précisé que le comité sortant continuera de gérer les affaires courantes jusqu’à la tenue de cette assemblée élective.
Joint par nos soins, Napoléon Kisala Madiba, le chef de division des médias et de la communication incriminé, a déclaré que le dossier était entre les mains du ministre des médias et que le gouverneur lui avait déjà confié la tâche de suivre l’évolution de la situation.
La Task Force Communication est une structure pluridisciplinaire regroupant des organisations gouvernementales, des entités de la société civile et des confessions religieuses. Elle œuvre pour des causes essentielles telles que l’immunisation, l’enregistrement des enfants à l’état civil, les droits des femmes et des enfants, la protection de l’enfance, et l’éducation primaire de qualité pour les jeunes adolescents.
La résolution rapide de cette crise interne est cruciale pour garantir la continuité des interventions en faveur des populations vulnérables du Sud-Kivu.
Furaha CHITERA